La parabole du fils aîné

La parabole du fils aîné

 

Je suis arrivé à Torrents de Vie, il y a trois ans en 2013, parce que je ne me sentais pas bien dans ma peau, dans ma vie. J’ai été interpellé lors d’un enseignement dans lequel il était parlé du fils prodigue (ndlr : dans la Bible Luc 15v11 à 32, en référence à la parabole du fils prodigue). Depuis notre Père n’a cessé de me travailler.

J’ai lu le livre de Henry Nouwen  : « Le retour de l’enfant prodigue ». Le Seigneur me parlait presque à chaque page. Toutefois, je ne me suis jamais considéré comme le fils prodigue, mais comme le fils aîné. Ma colère et mes souffrances contre mon Père, et mon « devoir » toujours fait me faisaient me sentir comme le fils aîné. Toujours présent et toujours au service des autres, mais toujours par obligation. J’étais le « gentil » garçon. Je ne savais pas dire non. Comme le fils aîné, je peux dire que j’ai toujours fait ce qu’il fallait. Comme le fils aîné, je connaissais le Père sans le connaître. Je vivais dans la même maison, mais sans le rencontrer vraiment, mes blessures m’en empêchaient. Mais l’oeuvre de réconciliation de notre Père avait commencé et peu à peu la colère et les souffrances sont apparues et ont été nettoyées.

Lorsque je suis arrivé à Chalon (cet été 2016) j’avais pour objectif d’entrer sur un chemin de réconciliation avec ma mère. Mais je n’ai rien vécu à ce sujet… Les deux premiers jours, j’étais énervé et en colère. Finalement le Seigneur m’a conduit à marcher sur les pas du fils prodigue. J’avais rejeté mon père à différentes reprises et malgré de bonnes raisons pour cela, j’en souffrais. J’avais besoin d’un père, de sa présence et de son amour, de quelqu’un sur qui compter…

Finalement, au cours des petits groupes, il s’est révélé que j’étais bien comme le fils prodigue qui a quitté son père pour une terre inconnue. Certains partent pour une terre promise, plein de rêves, moi je suis parti simplement parce que je ne trouvais pas la vie dans ma maison, c’était une question de survie. Mais connaissant mon cœur, le Seigneur me l’a révélé. Je ne voulais plus d’une vie où je disais oui mais mon cœur disait non. Finalement lorsque je me comportais ainsi, j’étais hypocrite, menteur et je ne veux plus être le fils du mensonge mais celui de la vérité.

J’avais au fond de moi ces mêmes paroles « je ne suis pas digne d’être appelé ton fils … » cette souffrance et ce besoin d’être appelé fils se sont manifestés et exprimés … Pourtant je ne pouvais pas rentrer à la maison, source de douleurs. Il m’a fallu recevoir et comprendre que j’ai quitté une maison (celle de mon père terrestre) et je retourne dans une autre maison (celle de mon Père céleste).

Le père que j’ai quitté n’est pas le même que Celui vers qui je retourne. La guérison est passée aussi par la réconciliation avec mon père terrestre et l’acceptation de qui il était (il est décédé) avec ses faiblesses.

Aujourd’hui, je suis heureux d’être de retour dans la maison de mon Père, que je connaissais… de loin… Je suis dans une paix et une assurance que je n’avais pas avant. Je deviens peu à peu l’homme que Dieu veut que je sois, en toute simplicité, c’est son oeuvre !!

Je pense que le fils prodigue de la parabole a dû raconter à son père ses aventures et mésaventures, et qu’il a dû se lever et entrer dans cette joie de la fête préparée pour lui. Aujourd’hui, le chemin qu’il me reste à parcourir, c’est de me lever et d’entrer dans la joie de la fête préparée par mon Père et d’avoir un partage de cœur à cœur avec LUI.

Je ne souhaite qu’une chose, Le connaître mieux… Je suis déjà émerveillé de voir ce qu’il a fait durant cette semaine à Chalon et comment il l’a fait. Merci à tous ceux qui étaient présents (organisation, équipiers et participants), et surtout merci à mon Père…